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Présentation des Climbias

Pour votre information, quelques lignes sur les origines du Royal Climbia's Club, institution quasi légendaire dans la région de Charleroi.

Les origines

 

Cette période reste floue actuellement, mais plusieurs hypothèses sont envisageables au vu des légendes qui nous sont parvenues. La fondation du club se situe entre 1892 et 1893, mais les dates de fondation sont multiples. A l'heure actuelle nous sommes certains qu'il y a eu un bal en 1894, car nous avons retrouvé une affiche le prouvant. A l'époque c'est le "Club des Climbias" qui est l'organisateur. Selon une dame qui a travaillé pour le Président fondateur, les membres de ce club ne portaient pas la tenue que l'on connait maintenant pour leur premier bal. Pour se distinguer, ils portaient une sorte de Domino qui se rapproche de la cape actuelle des Climbias, mais tout en étant beaucoup plus court et avec une capuche. Il y a ensuite une transformation dans le club et les membres vont donner un côté "British" à l'association. Celle-ci devient alors le Climbia's Club où on reconnait le petit " 'S " de possession typique de l'anglais. La tenue, quant à elle, nous vient très certainement aussi d'outre-Manche avec une frac noire, un gilet blanc, une chemise blanche et un noeud papillon blanc. Cette tenue fait incontestablement penser aux "Gentlemen" anglais du début du siècle dernier. Ce n'est pas pour rien que les Climbias se font appeler les Gentilshommes verriers (Gentleman -> Gentilhomme).

Pourquoi l'appelation "Climbia" ?

 

Au siècle dernier, Lodelinsart était une cité industrielle très prospère. Contrairement à plusieurs villes environnantes, la cité se distinguait par une activité verrière intense et non par le charbon ou la sidérurgie. On estime qu'à son apogée, Lodelinsart comptait près de 50 verreries ou usines qui travaillaient le verre, ce qui est énorme pour une aussi petite ville. Grâce à cet essor industriel, la ville connait une activité culturelle mais aussi festive très intense. Il y avait de très nombreuses associations ou comités de fêtes. La légende veut que les membres fondateurs du club proposent de réaliser un bal masqué pour allonger un peu plus la période carnavalesque. On peut imaginer que les fondateurs empruntent un mot du vocabulaire verrier. En effet, à l'origine, un Climbia est une petite broche de bois que l'on utilisait en verrerie. Une autre hypothèse est cependant tout à fait possible : à l'époque, on disait à quelqu'un qui était fatigué et prêt à s'endormir "Mettez des Climbias à vos paupières" afin que la personne garde les yeux ouverts. En prenant le nom de Climbia, ils pouvaient faire un clin d'oeil à ce petit dicton régional afin de montrer que chez les Climbias la fête ne s'arrête jamais et de consolider le côté fêtard des membres déjà bien ancré. Plus personne ne approuver l'une de ces hypothèses.

 

Dessin de Michel Bagérius tiré de la Bande Dessinée "La folle histoire des Climbias"

Quelques principes fondateurs pour les Climbias

 

A sa fondation, le club est composé de 7 personnes. Afin d'étoffer les rangs, ils décident de prendre 6 autres partenaires afin d'atteindre le chiffre légendaire de 13, alors que ce chiffre est souvent évité à cause des superstitions. Les Climbias, quant à eux, s'en moquent et, bien au contraire, jouent avec le feu. Le nombre de membres à été arrêté à 13 depuis près de 120 ans et il est interdit de dépasser ce chiffre. Dès lors, en réunion, ils sont souvent 13 à table. Nos réunions, qui se déroulent le vendred,i tombent parfois le vendredi 13... Ce n'est rien, on passe au dessus de cela et on boit justement un verre à la santé de la superstition. 



Les statuts des Climbias empêchent l'entrée des femmes dans le club. Il n'est pas question de sexisme, il s'agit d'un respect de la tradition du club. Si vous réfléchissez, il est bien rare que les femmes participent aux anciennes manifestations folkloriques comme les Gilles, les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse (avant la mise en place du poste de cantinière), les Chinelles, les Blancs-moussis, les porteurs de géant, etc. Ceci dit, aux Climbias, nous savons très bien que nos femmes jouent un rôle important car elles sont bien souvent présentes pour donner un coup de main et nous les en remercions vivement, mais elles ne peuvent en aucun cas influencer le cours de nos réunions.



Les Climbias sont d'un naturel très discret. En effet, nous ne révélons pas ce qu'il se dit en réunion. Certains nous qualifient parfois de sectaires à cause du sceau du secret dont nous estampillons chaque assemblée. C'est une question du respect de l'anonymat pour les personnes à qui nous venons en aide. De ce fait, personne d'extérieur ne peut assister à nos réunions sauf si on l'y autorise pour une brève intervention. 



Les Climbias gardent aussi une forme d'indépendance et ne dépendent ainsi de personne. Nous ne recevons pas de budget annuel, nous faisons fonctionner le club avec l'argent que nous pouvons récolter lors des différentes manifestations organisées, sauf pour le Gala de bienfaisance où l'argent va directement à un enfant désigné à l'avance. C'est pourquoi nous multiplions les activités afin de pouvoir faire face aux demandes d'aide en constante augmentation. Ceci dit nous développons parfois certains partenariats pour l'organisation d'activité.

Un bref historique du club
 
 
 

En 1926, à l'initiative d'Hector Linsingh, les Climbias participent à leur premier Carnaval de Charleroi. Pour l'occasion, le Climbia Noël Bertaux confectionne un drapeau sur lequel il peint la future bannière du club (actuellement encadrée dans le local des Climbias).


 

En 1938,  le Climbia Roger Londot arrive avec un projet d'affiche original. Un clown avec un chapeau rouge sur un fond jaune et le mot Climbia dans une bande centrale blanche et en écriture bleue et rouge.  Depuis lors, le club a gardé la même affiche et la même présentation. Le clown est devenu notre logo jusqu'à aujourd'hui malgré son remaniement en 2011 par Dorian Gentile.



Lors de la Seconde Guerre mondiale, les festivités du bal ont été suspendues. Pour cause, plusieurs Climbias sont engagés aux combats ou dans la Résistance. Plusieurs d'entre eux perdront la vie dont Hector Linsingh qui sera décapité pour ses actions de résistance. En 1946, au lendemain de la guerre, le président de l'époque (Sylvain Tazat) est contre la reprise du club et l'organisation d'un bal. Il estime qu'il y a un certain devoir de mémoire à avoir pour les camarades disparus. Le comité ose passer outre de la décision du président et décide d'organiser le bal. Le problème est que celui-ci se déroule en principe dans 15 jours. Cela ne va pas les décourager et ils l'ont organisé. Le bal a même été une réussite incroyable car les gens ont voulu se changer les idées au lendemain de la guerre.



Le 19 mars 1947, le Climbia's Club reçoit le titre de société Royale émanant du Cabinet du Roi. Titre décerné après 50 ans d'existence.



En 1956, Pol Genot propose l'organisation d'un coucours pour les gens travestis présents le jour du bal avec de nombreux lots en récompense (toujours d'actualité aujourd'hui).



En 1976, le comité des Climbias propose une modification des statuts du club afin de remédier à un problème. Les Climbias prennent de l'âge et pour certains, il devient difficile de suivre toutes les réunions et d'être aussi actifs qu'avant. C'est pourquoi le club à créé la fonction d'honoraire afin qu'un Climbia puisse prendre une sorte de retraite tout en restant dans le giron du club. Noël Bertaux sera le premier Climbia honoraire la même année. Preuve de son implication dans le club malgré son honorariat, Noël Bertaux réalise un nouveau drapeau pour remplacer l'ancien en 1981.

En 1980, un groupe de logements sociaux situé, à l'Ouest de la commune de Lodelinsart, est inauguré. Ces logements prendront le nom de Résidence Climbia. 

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Depuis 1982, le personnage le plus célèbre de Bruxelles et le moins complexé est honoré par Le Royal Climbia's Club. Le Manneken-Pis reçoit le costume de Climbia. Il s'agit à l'époque du 400ème costume qu'il reçoit. Il revêt ce costume le matin du bal masqué. Il pense à sa manière à ses 13 autres compagnons qui sont mangés par le stress à quelques heures de l'ouverture des portes à Lodelinsart.

Comment ne pas aborder l'année faste de 1992 ? Les Climbias organisent alors leur 100ème bal masqué. Les festivités commencent par l'inauguration de la Ruelle des Climbias, anciennement appelée Ruelle de l'Harmonie. Un passage étroit, qui peut paraitre banal à première vue, mais qui ne l'est pas pour le club car c'est là que se sont déroulés les premiers bals dans le salon de l'Harmonie situé à cet endroit. Le bâtiment existe encore mais est malheureusement en mauvais état.

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Grâce à l'audace de M. Jacques Lacroix alors Climbia, le club se voit offrir un géant par mécénat de la Générale de banque. Ce géant est réalisé en osier pour sa structure tandis que sa tête et les mains sont en polyester. Pour cette partie, le géant est réalisé en Flandre. Il sera baptisé au Palais des Expos une semaine avant le Carnaval où il effectuera ses premiers pas grâce à la société de marche à pieds de Lodelinsart "Les Vias Promeneurs" qui a juré fidélité au géant et le porte encore aujourd'hui pour nos différentes sorties.

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Poids : environ 60Kgs

Taille : 4m

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Le 23 février 2010, Murphy Smets, le plus jeune climbia, entame les démarches auprès de Madame la Ministre Fadila Laanan en vue d'une reconnaissance des Climbias.

 

Le 14 Juin 2011, le Royal Climbia's Club est reconnu au titre de Chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de la Communauté française.

Le titre leur a été décerné pour les raisons suivantes :

- Le Royal Climbia's Club est une société plus que centenaire ;

- Son nom témoigne de l'ancienne activité verrière de la région ;

- Elle a un caractère spécifique, qui se marque par un costume particulier, une musique

   propre et un mets emblématique ;

- Elle est ouverte au changement, puisqu'elle est passée de 7 à 13 membres et s'est

  adjointe récemment d'un géant ;

- Elle organise des activités festives qui sont très suivies et qui se sont multipliées au cours

  des dernières années ;

- Elle contribue à l'identité de la commune de Lodelinsart, où elle a une ruelle à son nom et un monument, ainsi qu'à celle de la région de Charleroi ;

- Elle a une dimension caritative, qui témoigne de l'époque de sa fondation, mais qui est

  susceptible d'évoluer.



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